Histoire et origine du nom ACTRM

Les TRM ont été témoins d’immenses changements au cours des 75 dernières années, dans la pratique professionnelle, dans la technologie, et même dans la terminologie utilisée pour distinguer les différents professionnels. L’histoire du nom de l’association nationale (la Dominion Society, comme elle était appelée dans les années 1940) illustre de manière fascinante l’évolution de la profession.

 

En 1943, il existait huit sociétés provinciales, de la Colombie-Britannique à la Nouvelle-Écosse (Terre-Neuve et l’Île-du-Prince-Édouard viendraient plus tard), et même ces associations se distinguaient dans leurs modalités de reconnaissance de la profession.

 

En Colombie-Britannique, en Saskatchewan, au Manitoba, au Québec et au Nouveau-Brunswick, les professionnels étaient appelés techniciens en rayons X. En Ontario et en Nouvelle-Écosse, ces mêmes professionnels étaient des radiographes. En Alberta, ils étaient appelés techniciens en radiologie.

 

Les fondateurs de la SCTR ont retenu la désignation de l’Alberta, et choisi un nom qui selon eux devrait survivre pendant plusieurs décennies. Ils ne pouvaient cependant pas concevoir l’ampleur des avancées technologiques et professionnelles à venir en imagerie médicale et en radiothérapie ni savoir que la nécessité de suivre cette évolution comprendrait celle d’adapter le nom de la profession et celui de l’association.

 

Dès 1966, les techniciens en radiologie de la SCTR militaient en faveur d’un changement de nom pour la profession et pour la Société canadienne.

 

Cette année-là, une résolution présentée par la division du Nouveau-Brunswick de la SCTR soulignait que le terme « technicien » était utilisé dans de nombreux domaines et que la profession bénéficierait de l’utilisation d’un terme moins commun. Le terme suggéré dans la résolution était « radiographe », un nom déjà utilisé par la majorité des membres de l’ISRRT. La résolution (la première d’une série s’étalant sur plus d’une décennie) suggérait de changer le nom de la SCTR pour « Société canadienne des radiographes ». La motion a été accueillie, mais ensuite reportée.

 

Quelques années plus tard, la question est revenue à la surface. Cette fois, c’est le terme « technologue » qui était privilégié. La motion Poitras/Bussieres présentée à l’AGA de 1969 proposait de remplacer le terme « technicien » par celui de « technologue ». Une motion supplémentaire suggérait d’ajouter le terme « médical », maintenant familier, dans le titre de la Société. Bien qu’il y ait eu une proposition de déposer la discussion, celle-ci a été rejetée et un comité a plutôt été formé afin de formuler des recommandations pour l’AGA suivante.

 

Le changement de nom n’était toutefois pas dans les cartes pour les années 1970, la recommandation étant de ne pas modifier le nom de la Société, pour des raisons de commodité et de coût. Le fait que la Société canadienne des inhalothérapeutes ait changé son nom pour SCTR (Société canadienne des thérapeutes respiratoires) peut avoir ajouté au débat, sans toutefois modifier la décision.

 

En 1973, de nouvelles motions ont été présentées afin de changer le nom de l’association (ainsi que les termes utilisés pour désigner les membres au Canada). La motion Clark/Taylor proposait de changer le nom pour Société canadienne des technologues en radiation médicale (on se rapproche, non?). Encore une fois, la question des coûts a été soulevée (de façon passablement détaillée) et un autre comité a été formé pour étudier le changement de nom; encore une fois, le comité a recommandé le statu quo.

 

De nouvelles motions ont été déposées avant l’assemblée de 1977 à Hamilton. Martha Pearce et James D. Clark, de la Nouvelle-Écosse, ont proposé que la Société devienne l’Association canadienne des technologues en radiation médicale. Les motifs à l’appui du changement proposé étaient clairs :

 

RESOLUTION #3
Re: C.S.R.T. Name Change

Moved by Martha Pearce and James D. Clark of Nova Scotial.

WHEREAS the name of our professional society no longer reflects the diversified role of the technologists’ responsibilities; and
WHEREAS the monopoly of x-radiation as a diagnostic tool has passed, and several other radiations are now used as aids in diagnosis; and
WHEREAS the Society is investigating a broader base for its membership;
THEREFORE BE IT RESOLVED that proceedings be initiated to change the name of this Society to the “Canadian Association of Medical Radiation Technologists”.

 

La Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario et le Québec étaient favorables au changement, alors que l’Alberta et le Nouveau-Brunswick s’y opposaient, les autres étant indécises. Après quelques discussions (sans doute vives), la proposition de changement de nom de l’association a été adoptée par vote des membres (1 005 en faveur et 451 contre).

 

À la suite du vote, la machine était en marche. Différents logos pour la nouvelle ACTRM ont été proposés pour examen et approbation par les délégués au congrès de 1978. Le reste appartient à l’histoire.

 

De notre point de vue en 2017, il s’agit d’une histoire et d’une progression intéressantes. Si on imagine pendant un instant la réelle ferveur entourant la simple mention du terme « technicien » devant un TRM, il est difficile d’imaginer les débats qui ont eu cours il y a maintenant 40 ans.