Le point sur l’approvisionnement en isotopes : octobre 2016

Le point sur l’approvisionnement en isotopes : octobre 2016

C’est le 31 octobre 2016 que le réacteur NRU canadien cessera la production régulière de 99Mo, un isotope utilisé dans la production du 99mTc, l’agent d’imagerie le plus utilisé en médecine nucléaire.

 

Avec la fin prochaine de la production, plusieurs articles ont été publiés dans les journaux, les revues scientifiques et les médias sociaux. Bon nombre de ces rapports mettent l’accent sur les conclusions d’un récent rapport de la National Academy of Sciences des États-Unis, qui suggère que l’arrêt de la production à Chalk River fragilisera la chaîne d’approvisionnement et la rendra plus sensible aux délais dans la mise en action de nouvelles capacités de production et aux défaillances imprévues des réacteurs existants.

 

Heureusement, la situation semble beaucoup moins dramatique que ne l’ont indiqué les médias au cours des dernières semaines. Au Canada, les décisions associées à l’arrêt de la production sont suivies depuis plusieurs années par le Groupe de travail multipartite sur les isotopes à usage médical (GTMIUM).

Plus récente mise à jour du Groupe de travail multipartite sur les isotopes à usage médical au Canada

Le groupe de travail a été créé il y a quelques années afin de réunir les représentants du gouvernement fédéral et des provinces, de l’industrie et des associations nationales, comme l’ACTRM, dans le but de surveiller les perturbations potentielles dans l’approvisionnement en 99mTc, de développer des stratégies d’atténuation et d’assurer une communication cohérente avec tous les intervenants.

Le groupe de travail s’est réuni la dernière fois le 4 octobre 2016. Voici quelques points saillants de cette rencontre.

Il n’y a pas de nouvelles causes d’inquiétude quant à l’approvisionnement continu en 99mTc à l’échelle mondiale. Bien que la chaîne d’approvisionnement en 99mTc ait montré sa fragilité au cours des dernières années, l’industrie et le gouvernement se sont préparés à l’interruption de la production au NRU et des stratégies d’atténuation sont en place. Par exemple :

  • en Belgique, le réacteur BR-2 a été arrêté pendant plus d’un an afin de permettre des rénovations majeures. Il a été relancé avec succès le 19 juillet 2016 et a maintenant repris la production régulière, avec une capacité d’irradiation accrue. Cette disponibilité additionnelle du réacteur BR2 permettra d’atténuer de façon marquée les pénuries futures possibles;
  • en Australie, ANSTO a réussi à faire passer la capacité de production de ses vieilles installations de 1 000 à 1 800 Ci par semaine. Les nouvelles installations devraient entrer en production en 2017 et offrir une capacité beaucoup plus élevée;
  • le réacteur Maria a porté sa capacité d’irradiation de cibles de 8 à 12;
  • le gouvernement canadien maintient son engagement de reprendre la production de 99mTc en cas de pénurie, jusqu’à la fermeture permanente du NRU en mars 2018. Les fonctionnaires ont confirmé qu’un plan d’urgence était en place.

Le rapport sur les prévisions d’offre et de demande produit par l’Agence de l’énergie nucléaire de l’OCDE indique qu’à moins d’une perturbation majeure et imprévue de la production, la capacité de production devrait être suffisante pour répondre à la demande durant la période de 2016 à 2021. Les conclusions du rapport sont toujours valides aujourd’hui, selon le groupe de travail de l’OCDE.

No Comments

Post a Reply